Partagez l’article

01

Mai

2022

Game of throne

Madame, Monsieur, chers clients,
Emmanuel Macron a donc été réélu dans un fauteuil Président de la République. Dans un trône, devrions-nous dire. Situation paradoxale qui voit le président qui a cristallisé la plus grande haine durant son mandat être le seul de la Vème République à être réélu alors qu’il a tous les pouvoirs. Assurément, le ressenti des français sur leur président est une suite de paradoxes.
Il lui est reproché d’avoir érodé le pouvoir d’achat des français… alors que jamais autant que durant son mandat il n’y a eu de baisses d’impôts et d’aides, allocations, chèques et primes en tous genres distribués « quoi qu’il en coûte ».
Le débat électoral s’est focalisé sur nos retraites, qu’on le stigmatise de vouloir sacrifier. Mais l’histoire retiendra que c’est lui qui a mis en place les PER (plans d’épargne retraite), amenés à devenir les fonds de pensions de nos enfants, seul moyen de pallier un système par répartition qui va droit dans le mur quel que soit l’âge de départ en retraite.
On pointe du doigt le bilan climat catastrophique de celui qu’une inédite dimension écologique durant ses premières années de mandat (Nicolas Hulot, Fessenheim, Notre-Dame-des-Landes, glyphosate…) a fait désigner « champion de la terre » en 2018. Et gageons que relancer l’économie post-covid dans un entier respect de l’environnement est un challenge impossible qu’aucun autre dirigeant de la planète n’a réussi.

Ses adversaires lui reprochent de ne pas donner à la France la grandeur qu’elle mérite alors que les dirigeants du monde entier reconnaissent sa stature et qu’il a su garder la tête haute devant Trump, Xi Jinping ou Poutine, contrairement à ses deux prédécesseurs qui transpiraient à grosses gouttes devant les puissants de la planète.
Chacun, quelles que soient ses idées politiques, peut considérer un par un les domaines économiques, sociaux, environnementaux ou géopolitiques : il y pointera pour Emmanuel Macron à la fois de grosses lacunes comme des avancées notables. Pour une raison simple : ses mesures ont en commun de ne pas être inscrites dans un traditionnel clivage gauche-droite.
Du coup, les repères politiques n’existent plus. Pour faire simple, avant on se rangeait selon ses convictions dans le camp du développement de l’offre (les républicains, chantres de la « chose publique », c’est-à-dire de l’appareil de production) ou dans celui du soutien de la demande (le socialisme, qui prône le collectivisme et le partage des profits).
Aujourd’hui, tout cela est dépassé : le vote s’est individualisé en un outil de contestation. Plus de la moitié des électeurs ont voté au second tour de la présidentielle non pas pour un candidat, mais pour faire barrage à son adversaire.
Dès lors, une élection est un jeu de stratégie où il faut disséminer l’autre camp plutôt que de rallier à sa propre cause. Force est de constater qu’à ce jeu-là, Emmanuel Macron est très fort.
Bien à vous,
 


Philippe Paris

 

"Penser sans n'être qu'un penseur"


Sur le même sujet...

02

Avril

2025

CHRONIQUES
Naître ou ne pas naître

05

Mars

2025

CHRONIQUES
Porte-clause