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07
Avril
2021
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Madame, Monsieur, chers clients,
L’impôt sur le Revenu en France, c’est 75 milliards d’euros. Payés par un peu moins de la moitié des foyers français, situation atypique au sein des pays les plus riches où une large majorité des contribuables acquitte un impôt sur le revenu.
Du coup, lorsque l’on paye l’impôt, on a l’impression de se faire avoir : on connait tous un collègue, un ami ou un cousin qui paye moins d’impôt pour un revenu comparable voire supérieur. Le système parait injuste et « défiscaliser » est devenu un sport national. Et de fait, la France est aussi le pays qui offre le plus de niches fiscales… que le législateur s’escrime années après années à raboter.
C’est à se demander si cette usine à gaz qu’est devenu le système fiscal français est véritablement maîtrisé par quelqu’un. Même les gilets jaunes en 2019 ont milité pour un impôt plus juste… quitte à ce que tout le monde soit imposé !
Quand on examine les chiffres en détail, on comprend pourquoi une refonte de l’impôt permettrait sans nul doute une meilleure équité.
L’ensemble des 38 millions de foyers français perçoit un revenu fiscal global d’environ 1.000 milliards d’euros, soit 26.000 € par foyer. Les 16 millions de foyers effectivement imposés payent en moyenne un impôt de 4.800 €, soit 75 milliards d’euros au total. Rapporté au revenu global, cela fait un taux d’imposition moyen de 7,5%.
Autrement dit, si tous les revenus étaient taxés de 7,5% à la source, cela reviendrait exactement au même en terme d’impôt sur le revenu encaissé par l’Etat. Avec un système beaucoup plus simple et plus lisible. Notons que tous ces revenus sont d’une manière ou d’une autre déjà ponctionnés uniformément de la CSG-CRDS : généraliser le processus est donc loin d’être utopique.
Mais on peut pousser le raisonnement plus loin. L’impôt sur le revenu représente environ un quart des recettes de l’Etat : s’y ajoutent la TVA, l’impôt sur les sociétés, la taxe sur les produits pétroliers, les droits de mutation, la taxe sur les jeux, etc...
Du coup, on peut rêver. Si tous les revenus sans exception étaient imposés à la source de 30%, on pourrait éradiquer de notre vie de tous les jours tous les autres impôts !
Vous imaginez une consommation sans les 20% de TVA ? Des pleins d’essence sans les 60% de TIPCE ? Des résultats d’entreprise sans 15 ou 28 % d’impôt sur les sociétés ? Des bulletins de loto sans les 5% de… Ok, ok… Ne nous emballons pas : ce monde n’est qu’illusoire.
Mais cela montre qu’un meilleur réglage des curseurs ne serait pas nécessairement néfaste pour les moins imposés d’entre nous… paradoxalement les plus taxés proportionnellement dans leur vie de tous les jours. Quand on sait que la consommation est le moteur de la croissance, qui génère du PIB, de l’emploi, des augmentations de salaire et in fine de l’impôt sur le revenu, il y a là une sorte de cercle vertueux qui profiterait à tout le monde.
Mais il paraît que les grands économistes ne raisonnent pas comme cela. Dommage…
Bien à vous,
Philippe Paris
"Penser sans n'être qu'un penseur"
Le saviez-vous ?
L’indice CAC 40 des valeurs françaises… superforme le DAX 30 des valeurs allemandes !
On a coutume de lire dans la presse économique que l’indice DAX 30 est plus performant que notre CAC 40. C’est comparer des torchons et des serviettes.
Il existe pourtant l’indice CAC 40 GR (pour « gross total return », rendement brut) qui est calculé comme le DAX 30, dividendes réinvestis. Et cela change le sens de la comparaison, comme en témoigne le graphe ci-dessous sur les 8 dernières années :
Dans l’absolu tout cela va trop vite et ressemble à quelque chose qui gonfle démesurément. Il est encore trop tôt pour parler de bulle mais une véritable correction est nécessaire pour consolider cette hausse.
Ce qui est préoccupant c’est que les marchés montent non pas parce que l’économie va bien, mais parce qu’ils sont convaincus que les gouvernements et les banques centrales soutiendront l’économie « quoi qu’il en coûte » et que toutes les liquidités injectées dans le système leur profiteront au final. Les banques se gavent et les résultats des entreprises sont prometteurs. Plus ça va mal… plus ça va bien et plus les marchés sont euphoriques !
Ajoutons à cela une nouvelle génération de particuliers qui a découvert la bourse en 2020 : près d’un tiers des spéculateurs de ces derniers mois ne s’y intéressaient pas auparavant. Beaucoup de jeunes parient sur les actions comme ils le faisaient sur les évènements sportifs avant la pandémie. D’une culture de marchés inexistante, ils ont une influence déstabilisante sur les cours.
Habitué à suivre les analyses techniques de professionnels, je ne les ai jamais vus se tromper aussi souvent. L’évolution actuelle des marchés n’a rien de rationnel et déjoue les codes usuels. J’ai déjà eu l’occasion de formuler mon souhait de voir se déconnecter la spéculation boursière du besoin impérieux de financement des entreprises : cela devient vital…
Comme les bourses ne cessent de monter depuis mars 2020, les nouveaux intervenants ont l’impression d’avoir trouvé avec les plateformes de trading un jeu financier où l’on gagne toujours. Une sorte de grand casino où ils auraient trouvé la martingale.
Mais les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Cruelle sera la désillusion pour ces boursicoteurs lorsque le vent va tourner. Avec le risque d’une réelle panique et des ventes à tout prix chez ceux qui n’ont pas l’habitude du système.
On pourrait presque entrevoir ce qui va se passer sur les prochains mois. Un début de mois de mai qui va continuer à voir les indices tutoyer les sommets, de concert avec des résultats d’entreprises euphoriques et de nouveaux arrivants en bourse pour prendre le train en marche. Puis un été désenchanté...
Vous allez lire ce mois-ci partout dans la presse spécialisée le dicton : « Sell in may and go away ! ». Les résultats des entreprises sont passés, les gérants de fonds ont explosé en 5 mois leur objectif annuel : il est temps de souffler. Les actions deviennent moins intéressantes. Pschitt... La bulle se dégonfle, les petits porteurs d’actions paniquent et vendent à tour de bras.
C’est ensuite à la rentrée de septembre que les marchés financiers reprendront un comportement normalisé. Il suffit juste d’espérer que les vaccins auront fait leur effet d’ici là et que la pandémie cessera également de les chambouler.
Croisons les doigts…
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