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06

Janvier

2021

Surendettement... ou endettement sûr ?

Surendettement... ou endettement sûr ?

 

Madame, Monsieur, chers clients,

Fin 2020, la dette de la France approche les 2.800 milliards d’euros, soit 120% du PIB, niveau d’endettement que la presse spécialisée ne cesse de décrire comme « colossal ». Un endettement à 120% quand votre banquier tolère à peine que vous endettiez à 30% pour votre prêt immobilier, cela interpelle…

 

Mais de quoi parle-ton exactement ? On compare un stock de dette, cumulé sur une très longue durée, à la production de richesse effectuée en une année par les acteurs économiques d’un pays, définition même du produit intérieur brut (PIB). C’est comme si un banquier jugeait qu’un ménage qui gagne 100.000 € par an s’endettait de manière excessive en empruntant 120.000 € pour acquérir un appartement ! Sous cet angle, la dette de l’Etat français parait déjà moins démesurée.

 

Les emprunts d’Etat se remboursent in fine, au bout de 7 ans en moyenne. Dans les faits, lorsqu’un emprunt arrive à terme, l’Etat, incapable de rembourser car toujours déficitaire, en émet un autre pour rembourser le premier. Cette dette perpétuelle que l’on redoute comme conséquence de la crise sanitaire… existe bel et bien depuis toujours.

 

En réalité le coût annuel de la dette est constitué par le seul montant des intérêts, soit un peu moins de 45 milliards d’euros (de l’ordre du budget de la défense ou de l’éducation). Comme les taux n’ont cessé de baisser depuis 30 ans et sont aujourd’hui nuls voire négatifs, emprunter à nouveau, non seulement n’augmente pas le coût annuel, mais au contraire le réduit. C’est lorsque les taux remonteront que s’alourdira véritablement la charge annuelle de la dette

.

Mais l’Etat dispose d’une ressource inépuisable si l’endettement se dégrade. L’argent des Français en sommeil sur les comptes courants et livrets s’élève fin 2020 à 1.800 milliards d’euros. Et à peu près autant végète sur les fonds en euros des contrats d’assurance-vie. Une ponction de 1% sur toute cette épargne immobile et improductive effacerait le coût annuel de la dette : la tentation doit être grande pour les argentiers de notre pays…

 

Vous l’aurez compris, la dette est regardée par nos dirigeants de manière avisée et laisse bien plus de certitudes qu’on pourrait le croire en lisant les titres des journaux… Je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année 2021 !

 

Philippe Paris
"Penser sans n'être qu'un penseur"

 

Le saviez-vous ?

 

La durée de conservation moyenne d’une action… est de quelques secondes !

 

Au siècle dernier, lorsque l’on achetait une action, c’était pour la conserver plusieurs années en moyenne. L’objectif était de participer à la capitalisation d’une entreprise pour aider à sa croissance et espérer une valorisation de son investissement avec le temps.

 

En 2020, cette durée moyenne de conservation est de quelques secondes seulement. La libéralisation de l’économie des années 80, boostée par l’automatisation croissante des mécanismes boursiers depuis les années 2000, a complètement transformé le système. Aujourd’hui, on investit en bourse pour spéculer à court terme.

 

Celui qui pense pouvoir acheter des actions en bon père de famille est comme un joueur de rami à une table de joueurs de poker. Son but est de se construire progressivement une main de qualité, quand ses adversaires cherchent à gagner le maximum d’argent en un minimum de temps, quelle que soit leur main…

 

Commencent du reste à se mettre en place de nouvelles formes de financement des entreprises par les particuliers : capital investissement et crowdfunding en sont deux illustrations qui se développent. Encore mal encadrés et à la marge, ces dispositifs vont sans nul doute se généraliser dans les années à venir.

 

Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous solliciter…

 

Jours de marchés

 

Après un mois de novembre euphorique, validé mi-décembre par la consolidation pressentie lors de la chronique précédente, l’indice CAC 40 semble marquer le pas autour de 5500-5600, sans doute le temps de digérer une année 2020 compliquée et d’appréhender les premières échéances économiques de l’année 2021.

 

06 janvier 2021

 

C’est un évènement inattendu qui a déclenché la correction du 21 décembre : une mutation du coronavirus, au moment où les marchés avaient besoin de souffler. A croire que le virus est de mèche avec ces derniers.

 

Après 5 ans de Trump-dépendance, il semble que le moteur des marchés soit aujourd’hui devenu la Covid-19. Les conséquences économiques de son évolution et les espoirs suscités par les vaccins rythment la courbe des indices. L’efficacité comme les effets secondaires de ces vaccins vont être scrutés en détail par les opérateurs et probablement conditionner les mois qui viennent.

 

Sur la courbe du CAC 40 se dessine depuis les plus bas de mars un large canal haussier qui permet de comprendre et nuancer deux discours opposés que l’on entend. D’une part l’évocation d’un retour rapide sur les 6.000 points, d’autre part les prédictions d’une rechute sous les 5.000. L’un comme l’autre restent conciliables avec ce canal de tendance.

 

On ne répètera jamais assez que les marchés actions doivent s’analyser sur une durée adéquate. Oui le CAC 40 peut revenir sur ses plus hauts de début 2020, mais ce n’est pas pour autant qu’il s’y maintiendra. Oui il peut aussi revenir rapidement sous 5.000, mais il n’y restera pas non plus.

 

Pour l’instant, c’est la normalité qui s’impose. La visibilité sur le Brexit et le consensus américain sur le plan de relance ont rassuré les intervenants. Les indices américains volent de record en record et le CAC 40 voit l’horizon se dégager pour revenir sur ses sommets de début 2020. L’année 2021 sera-t-elle l’année de reprise tant attendue ?

 

Croisons les doigts et gardons espoir…


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