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L’argent magique S’adressant en avril 2018 à une aide-soignante du CHU de Rouen qui demandait davantage de moyens pour les hôpitaux, Emmanuel Macron avait répondu : « Il n’y a pas d’argent magique. [..] C’est vos enfants qui payent quand ce n’est pas vous ! ». Et soudainement, depuis mars dernier, il est devenu possible de débloquer des milliards d’euros pour faire face à la crise du Covid-19 ! Il y a de quoi s’interroger : le gouvernement aurait-il trouvé au bout de deux ans une source infinie d’argent public ? Vous l’aurez alors compris : à défaut de réagir, le contribuable ou l’épargnant subira d’une manière ou d’une autre les conséquences de ce tour de passe-passe. Il faut bien avoir ce risque en tête lorsqu’il s’agit de décider de ses placements. Les placements « sûrs », détenus auprès des banques et assurances, également détentrices de la dette, le sont-ils vraiment ? Phi Patrimoine vous aide à répondre à cette question : n’hésitez pas à nous interroger… Vous souhaitant une belle rentrée, Jìng zhù, Philippe Paris "Penser sans n'être qu'un penseur"
Madame, Monsieur, chers clients,
Le saviez-vous ?
Pour compenser une chute de 40%... il faut un gain de 67% !
J’entendais récemment un analyste économique nous expliquer doctement qu’après avoir perdu 40% entre ses plus hauts de février et la mi-mars, l’indice CAC 40 avait regagné plus de 43% à la mi-juin. Celui qui prend cette information au pied de la lettre en déduit que tout va bien et que l’on a retracé le terrain perdu. C’est oublier un peu vite la réalité des mathématiques.
Le pourcentage s’exprime en effet par rapport à la dernière valeur atteinte. Si les 40% se rapportent aux 6200 qu’avait frôlé le CAC 40 en février, les 43% sont exprimés par rapport à la valeur atteinte après cette chute, soit 3700 points environ.
Et si on peut vérifier que 6200 – 40% correspond en effet à 3700, l’augmentation de 43% à partir de ces 3700 nous amène à 5300 seulement. Il aurait fallu une augmentation de 67% pour revenir sur les 6200 de février. Dure réalité de l’expression relative en pourcentage des évolutions des valeurs des actions et indices boursiers.
La bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui, à 5000 points, si la baisse reste de 20% par rapport à février 2020, il suffit d’une augmentation de 24% pour revenir sur les mêmes niveaux…
Jours de marchés
Pas grand-chose à se mettre sous la dent en cette rentrée de septembre. Depuis juin, l’indice CAC 40 des valeurs françaises oscille autour des 5000 points (ligne horizontale orange), dont il ne se sépare vers le haut ou vers le bas que pour revenir tel un élastique de l’autre côté :
S’est également formé graphiquement une sorte de triangle symétrique (figuré en violet), dont la sortie par le haut ou par le bas pourrait être violente. Etant donné la platitude de cette figure, il n’est pas exclu que le CAC 40 reste dans une situation d’attente durant des semaines.
Quel contraste avec les indices des valeurs technologiques américaines, qui ne cessent de monter, faisant fi des réalités économiques. Ainsi le NASDAQ-100, indice des 100 plus grandes entreprises américaines non financières, a progressé de 37% depuis le début de l’année et va de record en record. Il y a décidément un monde entre les économies traditionnelles du vieux continent et l’économie tournée vers le futur des USA ou de l’Asie.
Il ne vous aura pas échappé que les économistes, après avoir épuisé en vain les autres lettres de l’alphabet, parlent maintenant d’une reprise en « K ». Autrement dit, une reprise présentant une dichotomie entre des secteurs qui connaîtraient une flambée (high tech, environnement, santé) et d’autres qui ne se remettraient pas de cette crise (transport, tourisme, loisirs). Le Covid-19 aura-t-il été le révélateur de cette mutation inévitable de nos économies ? Est-il cet élément déclencheur de la « destruction créatrice » qui seule peut sauver le système ?
Septembre devrait nous donner un début de réponse. Car les opérateurs, de retour de leur villégiature estivale, sauront profiter de la volatilité des marchés que vont faire naître craintes et espoirs.
Crainte de découvrir une réalité économique plus noire et durable que les prévisions, crainte des conséquences d’une seconde vague épidémique non maitrisée. Mais aussi l’espoir : pas un jour sans que les médias parlent d’un vaccin ou d’un médicament, espoir aussi que cette crise ait mis en exergue les limites de notre système capitalistique et que la reconstruction soit plus saine et plus durable.
Souhaitons y voir plus clair le mois prochain...
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