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Avril
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Madame, Monsieur, chers clients,
En janvier 2020, j’avais édité une chronique intitulée « Retour vers le futur », qui s’appuyait sur l’histoire de l’économie pour s’essayer à une projection sur le long terme, et complétée dans les mois suivants par deux nouveaux épisodes tant la conjoncture me semblait à un tournant essentiel. C’est pour moi aujourd’hui une évidence : nous sommes à l’orée d’un changement durable de modèle économique.
Entendons-nous bien : il ne s’agit pas d’affirmer que le passé se reproduira à l’identique. Mais force est de constater que depuis la révolution française, les cycles économiques se renouvellent toujours selon le même schéma. Ce fut le cas dans la foulée des révolutions de 1789 et 1848 ou encore des conflits de 1870 et 1945.
C’est le moment où, après une longue période de déflation, de tensions géopolitiques, d’inquiétude et de repli sur soi, il faut qu’il se passe quelque chose pour relancer la machine. Dans nos exemples, révolutions et guerres ont participé d’une « destruction créatrice », indispensable au démarrage d’un nouveau cycle.
En janvier 2020, je n’imaginais pas que cette analyse serait prémonitoire. Le Covid-19 est venu bouleverser nos habitudes en cochant les cases qui caractérisent un nouveau cycle économique : désastre planétaire, changement des habitudes de production et de consommation, émergence des sociétés de la nouvelle technologie, tergiversations des classes politiques…
Depuis, avec les conflits géopolitiques qui se succèdent, la remise en cause des libertés et l’émergence de puissances (Chine, Inde et plus généralement les BRICS) opposées à un leader économique sur la pérennité duquel on peut légitimement douter avec la perspective d’une prochaine élection américaine qui opposera deux candidats dont la malignité de l’un n’a d’égal que la sénilité de l’autre, la tendance n’a de cesse de se confirmer.
Les préférences politiques évoluent : un peu partout dans le monde émergent de nouveaux visages et une nouvelle pensée. La fin du clivage gauche-droite et l’essor des partis populistes en sont la parfaite illustration. Et leur communication construite sur les réseaux sociaux plutôt que sur les meetings traditionnels renforce la mouvance.
De nouvelles technologies s’imposent : le télétravail et les réunions distancielles, l’intelligence artificielle, la blockchain et la monnaie dématérialisée changent en profondeur nos activités de production. A l’autre bout de la chaîne, l’ubérisation, le low-cost et le « seconde main » sont autant d’atteintes portées à une société de consommation qui a montré ses limites.
Je vous renvoie à mon analyse de l’époque et surtout à la démarche prospective qui en découlait. Après une phase d’adaptation compliquée – on y est en plein - qui voit la fin de l’abondance et de l’argent facile, la situation débouche toujours sur une période de plusieurs décennies où la remontée des taux d’intérêts accompagne une croissance construite sur de nouvelles bases, faisant prévaloir aujourd'hui l’investissement durable, environnemental et social.
Et je parle biens de décennies : à l’image des « trente glorieuses » qui ont suivi la fin de la seconde guerre mondiale, toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour que survienne d’ici peu une triple décennie euphorique !
Il n’y a qu’à considérer à quel point nous avons changé nos habitudes en quelques mois. Tout le monde est prêt au télétravail, à faire ses courses en ligne ou acheter des produits locaux, à des déplacements et voyages responsables. La crainte des outils technologiques a disparu et le comportement écologique est prôné par tous.
En tout cas, moi j’ai envie d’être optimiste…
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