Partagez l’article

07

Août

2024

Le retour des SICAV monétaires

Certains d’entre vous se souviennent peut-être qu’il était fréquent jusque dans les années 2000 de placer son épargne excédentaire sur des « SICAV monétaires ». Elles rapportaient plus que le livret A et s’avéraient un excellent instrument pour placer son épargne une fois les livrets réglementaires pleins, ou encore pour la trésorerie d’entreprise.

Mais elles ont ensuite progressivement accompagné la baisse des taux pour n’offrir que des rendements de moins en moins attractifs, voire négatifs à la fin des années 2010.

Il faut savoir que les SICAV monétaires sont des instruments financiers investis dans des titres de dette à court terme. Non exposés aux fluctuations des obligations - de plus long terme et qui varient à l’inverse de la variation des taux - les fonds monétaires offrent un rendement proche du taux directeur de la Banque centrale européenne, autour de 4% aujourd’hui.

Malgré la fiscalité sur les plus-values, cela contribue à nouveau à offrir un rendement attractif pour un placement considéré sans risque. D’autant que ces fonds sont aujourd’hui éligibles aux contrats d’assurance-vie et PER, avec la fiscalité ad hoc.

Vous avez bien lu : au sein de ces contrats, elles offrent un rendement supérieur à celui des fonds en euro, sans risque supplémentaire. Et dans une période de taux qui vont durablement - contrairement à ce qu’on veut bien nous faire croire – rester élevés voire augmenter, nul doute que les épargnants avertis n’hésiteront pas à arbitrer leurs fonds en euros pour ces fonds monétaires.

Alors pourquoi n’est-ce pas déjà le cas, me direz-vous ? Ceux qui me connaissent anticipent déjà la réponse. Si les épargnants sortent en masse des fonds en euros, c’est la certitude d’une crise obligataire majeure et la faillite pour de nombreuses compagnies d’assurance.

Du coup les assureurs communiquent très peu sur les fonds monétaires de leurs contrats. Soit ils en référencent très peu - un ou deux de manière discrétionnaire -, soit ils ne communiquent absolument pas dessus, soit ils les présentent comme des « fonds d’attente ». Manipulation financière, quand tu nous tiens…

En revanche, ces mêmes assureurs dopent – sous conditions - les performances de leurs fonds en euros pour que ces derniers fassent bonne figure et continuent à attirer les épargnants. Jusqu’à quand ? J’ai déjà évoqué ici même la fragilité du système…

Dans l’immédiat, une stratégie se dégage pour les profils les plus prudents : garder une poche de fonds en euros pour profiter des performances boostées et intégrer petit à petit ces fonds monétaires, en se donnant la possibilité de basculer de la manière la plus réactive lorsque se profilera la fin - inévitable selon moi - des fonds en euros…

Je vous souhaite un excellent mois d’août.


Sur le même sujet...

02

Avril

2025

CHRONIQUES
Naître ou ne pas naître

05

Mars

2025

CHRONIQUES
Porte-clause