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02
Avril
2025
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Une étude publiée par l'institut national d'études démographiques (INED) évoque l’évolution démographique de notre pays sur les décennies à venir. Comme c’est assez édifiant et qu’on en parle peu, j’ai souhaité reprendre ici quelques constats.
La France a maintenu pendant longtemps un taux de fécondité (nombre de naissances par femme) supérieur à 2, permettant d’assurer le renouvellement de la population, à l’inverse de l’effondrement qu’on observait partout en Europe et en Asie.
Mais on a tous aujourd’hui autour de nous de jeunes couples qui se refusent à donner naissance, au motif qu’ils ne sont pas certains de pouvoir assurer un avenir serein à leurs enfants. Si la France garde un taux de fécondité au-dessus de l’Allemagne (1,40) ou des pays d’Europe du Sud (1,20), il est tombé à 1,62 selon l’INED. Le nombre de naissances est au plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale.
Et la tendance devrait continuer dans les prochaines années, avec une forte accélération de la mortalité des baby-boomers.
En 2024, le solde naturel (différence entre les naissances et les décès) pour la France n'est positif que de 17 000 alors qu’il était de 140 000 en 2019. En 2027, il y aura en France plus de décès que de naissances, comme c’est déjà le cas dans beaucoup de pays et également… en France métropolitaine.
Pourtant, la population de la France ne diminuera pas avant une vingtaine d’années, en raison d’une immigration toujours importante. Le sujet est sensible et on se gardera de toute considération politique.
Mais la transition démographique à laquelle on assiste est un facteur crucial de la santé de l’économie. On l’a vu depuis 30 ans au Japon. Un pays vieillissant et sans enfants a une croissance faible, flirte avec la déflation et voit sa dette exploser pour financer un système de retraite et un modèle social dépassés.
Les projections de l’INED reposent sur l’hypothèse que l’évolution démographique restera sur le scenario de 2024, tout en précisant qu’on ne peut écarter une poursuite de la baisse de la fécondité, une variation du solde migratoire ou de nouvelles crises de mortalité en conséquence d’une pandémie…
Au lieu de laisser les jeunes générations se poser la question de naître ou ne pas naître, ne faudrait-il pas prendre conscience que la transition démographique est pour eux un immense vecteur de transformation de l’économie ?
Bien à vous,
05
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