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05

Juillet

2023

Votre banque est-elle un coffre-fort ?

Madame, Monsieur, chers clients,

Suite aux crises de liquidité de plusieurs banques américaines, puis des difficultés du Crédit Suisse et de la Deutsche Bank, le spectre d’une crise systémique est venu hanter les épargnants. Et nombre d’entre vous se sont interrogés sur la sécurité de leurs sommes déposées en banque.

Les gouvernements ont mis en place des remparts afin de protéger l’épargne des déposants. En Europe, où de nouveaux accords sont venus récemment renforcer la résilience des banques, les avoirs déposés au sein des établissements affiliés au fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR) sont partiellement garantis. C’est le cas de vos banques, exceptées toutefois certaines Néobanques.

Dès lors qu’une banque en situation de faillite ne serait plus en capacité de restituer les dépôts qui lui ont été confiés, le FGDR aurait pour tâche d'indemniser au moins partiellement les épargnants. Chaque épargnant est ainsi couvert à hauteur de 100 000 € par établissement, garantie qui s’entend par individu et non par compte (elle est toutefois doublée pour un compte-joint ou si vous détenez à la fois un compte personnel et un compte professionnel). Inutile de préciser l’intérêt de diversifier les enseignes qui détiennent votre argent.

La garantie couvre comptes courants, comptes à terme, livrets bancaires ordinaires, livrets jeunes, épargne logement et le compte espèces attaché à un compte titres ou à un PEA. Mais pas les espèces, billets, lingots d’or et autres objets déposés dans un coffre-fort. Notons que l'épargne placée sur un livret A, un livret de développement durable et solidaire (LDDS) ou un livret d’épargne populaire (LEP), garantie en totalité par l’État, n’est pas décomptée du plafond de 100 000 €.

Il existe une garantie similaire à hauteur de 70.000 € pour les contrats d’assurance-vie en cas de défaillance de l’assureur. Mais une telle situation reste hypothétique car l’investisseur est propriétaire des titres de son contrat, qui devraient lui être restitués en cas de faillite du prestataire, ou alors le contrat devrait être repris par un autre assureur.

Mais soyons lucide : tout cela est bien théorique. Le fonds de garantie ne permettrait de palier que la faillite d’une ou deux banques. N’oublions pas que les banques ont entre elles des intérêts croisés. Qu’en serait-il en cas de faillite du système financier global ?

La garantie du système repose plutôt sur le principe du « Too big to fail » : si l’une des 30 plus grosses banques mondiales fait faillite, c’est tout le système qui s’effondre. Donc les Etats n'auraient d'autre choix que de venir à sa rescousse pour éviter une propagation.

Les grands réseaux bancaires français font partie de cette élite. De quoi dormir sur ses deux oreilles… pour le moment.

Je vous souhaite un été des plus doux et reposants…


 

Philippe Paris

"Penser sans n'être qu'un penseur" 


 


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