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06

Août

2025

Loin des yeux, près du fisc

Quand on parle succession, on pense d’abord aux enfants, parfois au conjoint, rarement… à un frère, une nièce ou un ami proche. Pourtant, il suffit de ne pas avoir d’héritier direct pour que la facture explose radicalement. Et dans ce domaine, la loi ne fait pas de sentiment.

En France, si on peut transmettre 100.000 € à un enfant sans impôt, puis avec une fiscalité progressive au-delà, les droits de succession sont très sévères en dehors de la ligne directe.

Entre frères et sœurs, l’abattement n’est que de 15.932 €, au-delà duquel le taux grimpe rapidement à 45 %. Pour un neveu ou une nièce, il tombe à 7.967 €, avec une taxation de 55 %. Et si le bénéficiaire n’a aucun lien de parenté - ami, voisin, concubin non pacsé - l’abattement symbolique de 1.594 € laisse place à un impôt de 60 % sur le reste. Dans ces cas-là, c’est bien souvent l’État le premier héritier.

Beaucoup l’ignorent ou ne veulent pas anticiper ces situations. Pourtant, ne rien organiser, c’est perdre la moitié du patrimoine transmis. Imaginons que vous ayez un patrimoine immobilier de 1.000.000 €, sans héritier direct. Vos neveux, pour en hériter, devront verser 550.000 € à l’Etat. Le plus souvent, ils seront obligés de brader dans des conditions précipitées le patrimoine que vous aurez mis toute une vie à vous constituer !

Heureusement, il existe des solutions. Parmi elles, l’assurance-vie reste incontournable : elle permet de choisir librement ses bénéficiaires et, pour les primes versées avant 70 ans, elle ouvre droit à une exonération de 152.500 € par bénéficiaire hors succession, sans lien de parenté requis.

Non seulement ce qui figure sur le contrat d’assurance-vie échappe aux droits de succession, mais il permet de surcroît de faire face aux droits réclamés sur le reste du patrimoine hors assurance-vie. Dans notre exemple, convertir un tiers des biens en assurance-vie assure la pérennité de l’ensemble du patrimoine !

Alors si vous avez un neveu adoré, une sœur attentive ou un ami fidèle que vous souhaitez gratifier un jour, ne laissez pas le fisc décider à votre place. Parlez-en à votre conseiller, et anticipez pendant qu’il est encore temps.

Bien à vous,


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