Partagez l’article
05
Novembre
2025
05
Novembre
2025
On en parle depuis des années : la théorie du ruissellement. Celle qui affirme qu’en aidant les plus riches, la prospérité finira bien par atteindre tout le monde. En gros, on arrose le sommet de la pyramide… en espérant que quelques gouttes arrivent à la base.
Une idée chère à Emmanuel Macron, mais pas franchement nouvelle. Déjà les Pharaons se réservaient la crue du Nil pour leurs palais, pendant que les paysans attendaient la marée suivante. Plus tard, nos rois de France faisaient briller Versailles, persuadés qu’en gâtant la Cour, le royaume tout entier s’en porterait mieux.
Et aujourd’hui encore, on promet que les cadeaux fiscaux aux grandes fortunes finiront par profiter à tous. Sauf qu’entre le sommet et la base… il y a souvent évaporation.
Face à cette théorie, d’autres ont tenté la logique inverse : celle de la capillarité économique. Là, on part d’en bas : on aide les plus modestes, les petites entreprises, les foyers qui comptent chaque euro. Et l’idée, c’est que cette aide remonte ensuite, par la consommation, par la croissance, par l’activité.
C’est ce qu’avait fait Roosevelt avec le New Deal : relancer l’Amérique en soutenant d’abord les travailleurs. Ou encore l’Europe d’après-guerre, avec ses politiques de relance par la dépense publique. Mais cela reste des exceptions. Les modèles économiques d’aujourd’hui, continuent de croire que la richesse, comme l’eau, descend naturellement.
Et pendant ce temps-là, chez nous, les débats sur le budget tournent justement autour de cette contradiction : faut-il continuer à croire au ruissellement, ou renforcer la capillarité ? On discute de nouveaux impôts sur les plus aisés, au risque d’écorner le dogme selon lequel la richesse des uns finit toujours, d’une manière ou d’une autre, par profiter aux autres.
On veut faire couler l’argent du haut vers le bas, tout en creusant un barrage au milieu. Résultat : personne ne sait plus dans quel sens va le courant et la France reste plantée entre deux eaux.
Ruissellement ou capillarité : deux visions, deux sens de circulation pour la richesse. L’une fait confiance à la gravité, l’autre à la remontée du terrain. Mais ni l’une ni l’autre ne fait de miracles : le ruissellement se tarit, et la capillarité s’essouffle avant d’atteindre le sommet.
En attendant, oublions le sens du courant et souhaitons que l’eau, dans un monde toujours plus sujet à la sécheresse, finira par arroser un peu tout le monde...
Bien à vous,
03
Décembre
2025
01
Octobre
2025